Ski de fond Québec a profité de la fin de la saison de ski pour s’entretenir avec Louis Bouchard, l’estimé entraîneur-chef du Centre national d’entraînement Pierre-Harvey, à propos du ski de haute performance au Québec. Le parcours prestigieux de Louis (entraîneur de l’équipe nationale de la Coupe du monde et entraîneur-chef de l’équipe canadienne) le précède, mais c’est dans le contexte concret d’un hiver passé sur le terrain, avec ses athlètes du CNEPH et de l’Équipe du Québec, qu’on a discuté de la saison 2024-2025.

Interrogé sur ses impressions globales, Louis cite spécifiquement le succès de la structure de collaboration entre les clubs, le CNEPH et SFQ, qui offre selon lui un excellent parcours de développement vers la haute performance pour les jeunes athlètes de la province, avec le nombre de Québécois.es en Coupe du monde, aux Championnats mondiaux et sélectionnés dans les équipes canadiennes comme preuve à l’appui. C’est aussi l’âge de ces athlètes qui est particulièrement intéressant, tant au niveau de l’équipe canadienne qu’au niveau provincial : la cohorte actuelle de fondeuses et de fondeurs d’élite québécois brille déjà, mais elle est jeune, prête à faire le travail nécessaire pour continuer son développement, ce qui crée une belle dynamique d’équipe et qui est surtout très prometteur pour l’avenir.

Comme tout entraîneur d’expérience, Louis garde l’œil sur ce qui peut être fait pour continuer de soutenir le développement de notre sport au Québec. « Les clubs font un excellent travail avec les ressources qu’ils ont », mentionne Louis, et selon lui, le défi principal est de développer un plus grand nombre d’athlètes et de soutenir un plus grand nombre d’initiatives, afin d’élargir notre bassin de fondeuses et de fondeurs. La province dominante aux Championnats canadiens 2025, la Colombie-Britannique, a une masse de jeunes skieurs compétitifs beaucoup plus importante que celle du Québec, un avantage important dans le développement d’athlètes de haut niveau. Le Québec ne laisse pas sa place pour autant, terminant au deuxième rang, mais sur le long terme, il est très important de soutenir les initiatives à l’échelle locale pour assurer une continuation des succès québécois à l’échelle internationale.

On peut avoir le réflexe de se tourner vers les pays dominants en ski de fond comme la Norvège ou la Suède pour apprendre de leurs succès, mais Louis explique qu’il est plus pertinent d’apprendre des pays qui nous ressemblent au niveau des bassins de population et d’athlètes, comme la France ou la Suisse. Travaillant avec une masse d’athlètes moins importante, notre réalité nous donne une plus petite marge d’erreur qu’un pays avec un grand volume d’athlètes, donc il est primordial d’apprendre et de collaborer à tous les niveaux avec ces pays qui nous ressemblent et qui performent très bien à l’échelle internationale. Les liens entre les athlètes québécois.es et nos cousins français sont d’ailleurs particulièrement forts, une complicité bien productive pour les athlètes en Coupe du monde en particulier, qui passent une grande partie de l’année en Europe, tant pour l’entraînement que pour la compétition.

On ne peut s’empêcher de jeter un regard vers la prochaine saison : une année olympique, mais aussi une année qui verra les Championnats canadiens au Québec et une étape de la Coupe du monde pas trop loin, à Lake Placid. Les compétitions de haut niveau au Québec et dans la région sont un facteur important de motivation pour nos athlètes, ce qui rend Louis optimiste pour les performances québécoises aux Championnats canadiens de 2026. Quant à la Coupe du monde de Lake Placid, qui aura lieu du 20 au 22 mars 2026, ce sera une occasion en or pour les fans du sport de voir les meilleures athlètes du monde en personne, en plus d’être une opportunité d’apprentissage exceptionnelle pour les entraîneur.e.s et les clubs du Québec.

Alors que nous sommes à la veille de la saison 2025-2026 (et oui, c’est en mai que l’entraînement reprend !), nous reconnaissons l’engagement et les contributions inestimables d’entraîneur.e.s québécois comme Louis, qui, avec leur travail, ont un impact positif sur les jeunes et assurent le développement continu du ski de fond québécois. Bon début de saison à tou.te.s !