Mercredi 7 mars 2012
Montréal, 7 mars 2012 (Sportcom) – Alex Harvey est monté sur la troisième marche du podium du skiathlon 30 km comptant pour la Coupe du monde de ski de fond de Lahti, samedi dernier, en Finlande. Le talentueux fondeur est donc sélectionné l’Athlète Sportcom de la semaine du 5 mars.
Depuis le début de la saison, le jeune athlète a fait preuve de constance en terminant toujours dans le Top-10 de cette épreuve qui combine le style classique et le style libre. Plus tôt cette année, Harvey avait mérité des 7e et 8e rangs aux deux autres skiathlons, une épreuve qu’il apprécie particulièrement.
« Il faut être un skieur efficace, autant en classique qu’en patin, même si la portion en patin est plus importante. Je suis fort dans les deux styles et le 30 kilomètres est une distance que j’aime bien. Ce sont donc tous des éléments qui sont bons pour moi. »
La troisième place obtenue par le Québécois est surprenante dans les circonstances. L’athlète de 23 ans est de retour d’un camp d’entraînement en altitude afin de préparer le dernier droit de la saison et la fatigue se faisait encore sentir le week-end dernier. Samedi, Harvey s’est fait constamment décrocher du groupe de tête en deuxième moitié de course, sans toutefois le perdre de vue.
« Lorsque ça accélérait, je n’étais pas capable de skier à cette vitesse, sauf que je pouvais récupérer dans les descentes. En skiathlon, les participants se regardent souvent et c’est à 5 kilomètres de l’arrivée que le rythme s’accélère. Cette fois, ç’a été rapide du début à la fin et c’était difficile tout au long de la course. Il y avait un écart de 15-20 secondes dans les dix premiers, alors que normalement, l’écart est de 3-4 secondes. »
Si la présente saison s’est déroulée sous le signe de la constance pour l’athlète de Saint-Ferréol-les-Neiges, il a toutefois été ennuyé par des douleurs aux jambes et au dos au dernier Tour de ski. Pas assez pour l’empêcher d’obtenir de très bons résultats dont une deuxième place, mais suffisamment pour l’empêcher d’être au maximum de ses capacités.
Afin de régler ses problèmes, une équipe de spécialistes est déjà en mode solution en vue de la prochaine saison.
« Le physiothérapeute de l’équipe est en contact avec ma mère (ndlr : qui est aussi son médecin sportif) et toute l’équipe médicale est en discussion. Je vais me joindre à eux après la saison pour apporter des changements à mon entraînement, notamment à mon programme de musculation. »
Le Prince du Québec
À cause de maux de dos survenus au Tour de ski, l’équipe nationale avait dépêché en vitesse le physiothérapeute de l’équipe afin qu’il puisse traiter Harvey. En entrevue, Devon Kershaw avait alors révélé à la blague que son coéquipier et ami était le Prince du Québec.
« Et quand le Prince du Québec a besoin de quelque chose, on fait en sorte qu’il puisse l’obtenir… car c’est lui qui va gagner cette course quatre fois lorsqu’il sera plus âgé », avait déclaré Kershaw.
L’anecdote fait encore sourire le principal intéressé. « Même si Devon est troisième au classement de la Coupe du monde et champion du monde comme moi, il y a moins de couverture médiatique dans l’Ouest. Il trouve ça drôle que je donne tout le temps deux ou trois entrevues après une course où je finis 20e. Pour le sport amateur, nous sommes chanceux au Québec. »
Chose certaine, les deux fondeurs ne manqueront pas de reconnaissance publique au cours des prochains jours alors qu’ils seront en action à Oslo, au Stade d’Holmenkollen, là où ils ont été sacrés champions du monde au sprint par équipe l’an dernier.
« J’ai hâte de skier à nouveau dans le stade et je pense que je vais en avoir des frissons. Il y a toujours beaucoup de fans là-bas, ils connaissent vraiment le sport et encouragent tout le monde. Aujourd’hui (mardi), nous sommes allés skier à un autre endroit et il y avait plein de jeunes dans les pistes qui nous demandaient des autographes et qui couraient après nous! C’était drôle! Par contre, si Petter Northug avait été là, nous aurions quand même été dans son ombre. »
Harvey sait que lui et ses coéquipiers n’ont plus rien à envier aux superpuissances de son sport. Pavoiser n’est pas son genre et il laisse plutôt parler les résultats parler par eux-même.
« Les autres voient que nous ne sommes plus à négliger. Pendant la course, nous aimons « montrer le maillot » comme on dit en langage cycliste. À chaque jour où nous enfilons un dossard, ils savent qu’il y a des chances qu’un Canadien monte sur le podium. »
Et pour confirmer les dires d’Alex Harvey, moins de 24 heures après cette entrevue accordée à Sportcom, son compatriote Lenny Valjas terminait deuxième au sprint classique de la Coupe du monde de Drammen.